Pourquoi Jeannine ?

Pour comprendre ce qu'est Jeannine, il faut plutôt se demander QUI est Jeannine ?

Commençons par une petite histoire. C’est mercredi, il est midi pile. Papi part chercher les petits-enfants à l’école pendant que Mamie s’affaire en cuisine. Dans sa cocotte, la magie opère : elle prépare sa spécialité, celle qui mettra tout le monde d’accord. Il est 12h24. La porte de l’appartement est encore fermée, mais dans l’ascenseur, une douce évidence flotte déjà dans l’air : ce midi, c’est la daube !

Jeannine, c’est la grand-mère de Paul. Comme Yvette, Odette, Thérèse et tant d’autres, elle incarne cette cuisine qu’on ne retrouve presque plus aujourd’hui : une cuisine généreuse, authentique, réconfortante. Des plats simples, faits avec des produits de saison, mijotés avec patience et amour et surtout, terriblement bons.

Mais Jeannine, c’est plus qu’une grand-mère. C’est un mouvement. Un mouvement en arrière, peut-être, mais ô combien nécessaire. Aujourd’hui, tout va trop vite. Tout change, tout se jette. Et dans cette course, on a perdu l’essentiel : bien manger. Bien manger, à midi, comme avant. On travaille dur, les journées s’enchaînent, et la pause déjeuner devient un défi. Le marché prétend s’être adapté, mais on finit encore trop souvent par avaler de la malbouffe mal servie.

Alors, où est passé le bon sens de nos anciens ? Où sont le respect, le plaisir et la fierté de cuisiner ?Rassurez-vous, tout cela n’a pas disparu. Il était simplement caché… et il porte un nom : JEANNINE.

La bonne cuisine n’est pas perdue. Il faut simplement la retrouver. Ces dernières années, les loyers en ville ont explosé, tout comme le coût de la main-d’œuvre. La vente à emporter et la livraison se sont imposées, façonnant un nouveau modèle dicté par quelques géants du secteur : rentabilité maximale, effort minimal.

Résultat : livrer un vrai plat, chaud, bon et à l’heure pour le déjeuner est devenu une mission quasi impossible. Les plateformes de livraison l’ont bien compris et mettent en avant ceux qui servent leurs intérêts : les fast-foods.

Pourtant, les vrais cuisiniers ne se sont pas volatilisés. Ils ont simplement été déplacés, mis à l’écart d’un système qui ne les a pas invités à la table. Beaucoup ont perdu leurs clients en se délocalisant. Mais ils gardent une arme redoutable, celle qui résiste à tout : la vraie cuisine.

Faut-il y voir une fatalité pour les restaurateurs qui tiennent encore bon ? Chez Jeannine, on ne le croit pas. On pense que bien manger, rapidement et à prix juste, c’est possible. Il suffit de faire les bons compromis, d’assembler les bonnes briques.